Mon expérience en matière de labour / non labour :
Je cultive environ 80 ha : moitié en maïs (dont 15 ha en ensilage) et moitié en blé, en alternance.
Les terres sont très argileuses. J'en avais marre de retourner des lards de terre en labourant puis tenter de les émietter ensuite à la rotative. Le tout en consommant des litres de fioul et pour un résultat perfectible.
Il y a quelques années, j'ai donc acheté un Paraplow (900 €) et modifié mon itinéraire technique d'implantation du blé derrière maïs.
Broyage sous les cueilleurs de la moiss-bat'
Broyage complémentaire au tracteur + broyeur
1 passage de cover-crop (pour faire un peu de terre fine en surface et enfouir un peu les résidus)
1 passage de paraplow (plus rapide, moins tirant qu'une charrue avec l'énorme avantage de ne pas remonter de mottes)
Semis au combiné rotative / semoir (Nodet à socs !!! et ça passe !) 2 à 3 fois plus vite que sur du labour moulé à la louche.
1 passage de rouleau pour favoriser le contact terre-graine et limiter les limaces.
Je n'ai pas réduit ma consommation de gasoil de moitié mais il y a déjà un début d'économies. Et surtout, il n'y a plus de perte de temps à faire / casser les mottes.
Visuellement (et mis à part la présence de nombreux résidus de maïs en surface), le résultat est très beau : pas de motte, pas de sol creux, terrain nivelé.
Levée très homogène et le grain n'est pas gêné par les résidus.
Meilleure portance au printemps (épandage d'engrais, traitements phytos)
Rendements comparables voire meilleurs qu'au semis après labour.
Seul bémol : le risque micotoxines
Pour les semis de maïs derrière blé, je continue de faire du labour d'hiver repris au printemps par herse + vibro. S'il le labour a gelé, la terre se met toute seule.
J'envisage peut-être d'étendre le non labour pour les semis de maïs.
Cette année, j'ai labouré une parcelle limono-argileuse après la période de gel à -10° pendant 1 semaine.
Ca serait à refaire ... je ne le ferais pas !!! L'ensemble de l'horizon retourné par la charrue avait subit le gel et la terre était très friable. Un passage d'outil à dent du style canadien (que je n'ai pas d'ailleurs) aurait suffit.
Attention : les techniques des uns ne sont pas forcément transposables à d'autres (type de sol, type de cultures, état d'esprit, matériel disponible, objectifs, ...) et il faut toujours se remettre en question
