Je suis salarié. Une partie de mon temps de travail se fait sur mon lieu de travail, une autre à mon domicile. Bien que ne connaissant pas le travail des agriculteurs de l'intérieur, j'ai l'impression que la notion de temps travaillé est complètement différente: il est certain que si l'on additionne tout le temps consacré au bon fonctionnement de l'exploitation, de façon annualisée, c'est une masse d'heures colossale. En même temps, j'ai le sentiment qu'il ne s'agit pas simplement d'un métier mais d'un mode de vie, c'est-à-dire que le travail est intégré au rythme de vie. Et donc qu'un décompte bêtement comptable des heures travaillées ne veut pas dire grand-chose, ou alors faut quitter le boulot vite fait!
Ma question est donc: si on peut réellement dire que le "potager familial" est en perte de vitesse chez les gens de la terre, est-ce par manque de temps (auquel cas cela signifierait que l'agriculture est gagnée par la même logique que le monde salariée...) ou parce que le fait de subvenir à ses besoins alimentaires de façon autonome ne fait plus partie de la culture paysanne?
Je ne voudrais pas que ces questions soient mal perçues: je ne fais pas un reportage chez les Papous! Je m'intéresse avec bienveillance à votre métier, il nous concernera sans doute demain comme il nous a concerné hier. Mais il ne m'est pas facile d'en parler avec mes voisins: je crois que souvent les agriculteurs "souffrent" des préjugés dont ils font l'objet (j'ai pu le constater déjà sur le forum) mais les "gens de la ville " sont également la cible de sacrés préjugés quand ils s'installent à la campagne...
Voilà. D'après les réponses, le potager serait surtout le travail des grands-parents, et de l'épouse? Ca a toujours été comme cela?
Je veux dire: à l'exploitant(e) les tâches les plus rudes nécessaires à l'exploitation et aux grands-parents de se rendre utiles sur des tâches moins pénibles mais également utiles. Peut-être que, comme dans le reste de notre société (moins sans doute), les générations vivent moins sous un même toit et que, par conséquent, le potager est un peu moins l'objet de soins. Non?
